Les Etats sont en pleine ébulition, les sociétés subissent de violentes mutations, parce que les temps aussi bien que les hommes ont profondément changé. Les élites traditionnelles sont détrônées dans tous les domaines au profit de nouvelles générations audacieuses, pétries de talents, engagées à servir, prêtes à assumer leurs responsabilités, surtout aptes pour leurs ambitions.
Le football guinéen fait du surplace, au mieux, si non, marche à reculons, parce qu’on a toujours pris les mêmes et on a recommencé , sans cesse, au mépris de l’alternance souhaitée et de l’aspirartion de chacun à un véritable changement.
A cause de l’acharnement de quelques acteurs convaincus qu’ils sont nés pour le football, que sans eux, le ballon ne tournera pas en Guinée, l’horizon reste incertain.
On n’a jamais vu et connu que les mêmes têtes, entendu que les mêmes noms. Depuis des années, le football guinéen est l’otage de groupes d’intérêts et d’influence qui se livrent une guerre sans merci pour imposer chacun sa loi, sa religion, sa suprématie. L’éthique sportive et l’esprit d’équipe indispensables à la performance des athlètes, aux victoires qui manquent tant à un pays réputé de football et qui par le passé a brillé de mille feux, ont foutu le camp depuis longtemps déjà. C’est maintenant, le règne de la médiocrité avec des dirigeants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, que là où les ménent leur égo, celui de la cupidité avec beaucoup d’acteurs que le football fait vivre, dont il est aussi devenu toute la vie. Voilà pourquoi, les crises se suivent et se ressemblent, continuent de plus belle , malgré l’apparent consensus et le semblant de trêve. Pour em finir avec ce cycle vicieux, il faut oser faire le ménage sans quartiers, injecter du sang neuf, bref, il faut quelqu’un d’autre que les acteurs usés et disqualifiés d’aujourd’hui qui continuent à tirer les ficelles et ne voudraient pas que de nouvelles figures émergentes du football soient aux affaires.
Dans le combat du nouveau contre l’ancien, du changement contre l’immobilisme dans tout le pays, dans le football, pour l’élection à venir du Président de la fédération de ce sport roi, beaucoup d’acteurs parient sur une candidature de rupture, de renouveau d’une jeunesse guinéenne qui gagne, capable, intrépide et auréolée de réussite ailleurs que dans le sport. C’est ainsi que le nom de Louis Camara, president directeur général de Kamsar Petrolium, revient, sans cesse. Un voeu et un espoir exprimés dans une grande ferveur, au point de constituer une menace contre les gardiens du vieux temple. La campagne a commencé avant la lettre et sera l’occasion pour ceux qui ont déjà perdu d’empêcher le nouveau soleil de se lever avec celui qui n’est encore qu’un potentiel candidat qui , avant même de se déclarer ou plus probable, d’être porté par ses partisans, très nombreux, déterminés aussi, fait peur. Qui ne représente rien et ne pèse pas lourd, peut-il déranger tant et faire si peur ?
Thierno Oumar Kanté (Éric Cantona)