Samedi, le Horoya AC a été éliminé par Medeama SC, une équipe ghanéenne, malgré sa victoire (2-1). Malheureusement, cette victoire ne suffisait pas à garantir une place en phase de poules de la Ligue des champions de la CAF. Ce match représentait le 74e match du Horoya AC en Ligue des champions depuis 2012, mais c’était également la première fois depuis 2018 que le club de Matam ne se qualifiait pas pour la phase de poules d’une compétition continentale. C’est incontestablement un revers sur le plan sportif pour le club dirigé par le Président Mamadou Antonio Souaré.
Cependant, au-delà de cette élimination, il existe des motifs d’optimisme pour l’avenir de ce club qui a été un fier représentant de la Guinée sur la scène continentale. Le match de samedi contre Medeama a mis en lumière de jeunes talents prometteurs. Mohamed Keita, surnommé « Drogba », a fait ses débuts en marquant un but crucial qui aurait pu inverser la tendance en faveur du Horoya. En outre, Alya Touré a impressionné avec son pied gauche soyeux lors de son entrée en jeu. Sory Traoré aurait pu également briller si Mohamed Lamine Fofana n’avait pas été contraint de sortir. Ces jeunes ont démontré du caractère, de la détermination et, surtout, du talent dans un match tendu.
Il est à noter que le Horoya AC a investi dans la formation de jeunes joueurs, comme en témoigne la présence de ces talents émergents, certains d’entre eux ayant été façonnés à l’Académie AFAS de Yorokoguiah. Cela indique clairement que le club prépare la relève pour les années à venir.
Les difficultés récentes du club, en termes de performances, annoncent que celui-ci a atteint la fin d’un cycle. Ce cycle a commencé en 2012, lorsque l’actuel propriétaire a pris les rênes du club, avec pour objectif d’intégrer la phase de poules des compétitions africaines. Cette ambition a été réalisée en 2017 avec la Coupe de la Confédération africaine de football. Grâce à un recrutement ambitieux, comprenant des joueurs tels que Jean Francis Ebélé Dipita, Ocansey Mandela, Dramane Nikiema, Elmamy Traoré, le Horoya AC est devenu un acteur majeur du football continental pendant plusieurs saisons.
Cependant, après plus de dix ans de succès, la plupart de ces joueurs ont dépassé la trentaine et ne peuvent plus être considérés comme la pierre angulaire de l’équipe. Par conséquent, il est temps d’entreprendre un nouveau projet sportif, un nouveau cycle de développement pour le club. L’élimination en cours devrait être perçue comme une opportunité de réinventer le Horoya AC. La saison 2023-2024 pourrait marquer le début d’une période de transition et de renouveau. Cette période permet au personnel du club de préparer l’avenir sans la pression des compétitions extérieures, en utilisant les ressources disponibles.
Bien que le club soit actuellement sous le coup de sanctions qui limite ses capacités de recrutement, il dispose d’un effectif capable de réaliser de bonnes performances sur le plan local. Il est impératif de donner la chance aux nombreux jeunes talents déjà présents au sein de l’équipe et d’en rapatrier d’autres qui sont actuellement en prêts dans différents clubs du pays. La direction du Horoya Athletic Club doit abandonner la crainte de faire confiance à la jeunesse et le staff technique doit élaborer une nouvelle stratégie pour revitaliser l’équipe.
La renaissance du Horoya AC repose sur cette politique audacieuse, même si elle comporte des risques. C’est un passage nécessaire pour redynamiser une équipe qui semble en perte de vitesse depuis deux saisons. La saison à venir offre une opportunité unique de construire un nouveau futur pour ce club, en s’appuyant sur la jeunesse et en préparant un nouveau cycle de succès.
Sékou Koutoubou Kaba
Journaliste CIS Médias
