La Guinée se prépare à élire prochainement le nouveau comité exécutif de sa fédération de football. Cet événement, qui approche à grands pas, suscite déjà l’intérêt de tous les observateurs de l’actualité sociale, politique et sportive du pays. Après plus de deux ans de crise, marqués par la mise en place d’un comité de normalisation, les acteurs du football aspirent cette fois-ci à mettre en place une fédération à la hauteur de leur ambition.
Au cours des derniers jours, les tractations se prolongent en coulisses, bien que l’identité des candidats potentiels ne soit pas encore révélée. Cependant, il est possible de se faire une idée des intentions d’un candidat qui anime les discussions sur la toile, à savoir Amadou Diaby, l’ancien vice-président du comité exécutif précédent. Au-delà de l’aspect purement sportif, cette élection revêt également une dimension politique aux enjeux multiples qui pourraient causer des problèmes considérables au pouvoir en place à Conakry.
Les élections à la tête des différentes fédérations sportives, en particulier le football, demeurent essentiellement politiques, surtout à une époque où le football ( sport de masse) contribue au développement du pays nécessitant ainsi l’implication du gouvernement en place.
Mais qu’est-ce qui explique ces enjeux dans ce cas précis ? Il est important de rappeler que le régime actuel en Guinée a eu du mal à être accepté et reconnu par les instances internationales. Certaines nations, comme le Rwanda, ont dû apporter leur soutien et leur solidarité à la junte au pouvoir. En revanche, celui qui aspire à diriger notre fédération n’a pas hésité à afficher le soutien du président de son autre pays, la République démocratique du Congo, Étienne Tshisekedi, qui est en conflit avec le Rwanda en raison du conflit dans le nord- Kivu, comme en témoigne son discours aux Nations unies. Dans un article paru dans les pages d’Afrik Match, Amadou Diaby affirme avoir le soutien de Tshisekedi dans toutes ses entreprises « Je suis reconnaissant au président Félix Tshisekedi ». Peut-on lire dans les colonnes
Cependant, le Rwanda reste un soutien important pour le colonel Mamady Doumbouya. Il a même vu un pont être dédié à son nom. Il semble improbable que la junte militaire puisse briser ce lien. Un autre point qui mérite l’attention du régime actuel est la relation entre le président Tshisekedi et l’ancien président déchu, Alpha Condé, qui n’a pas encore renoncé à reprendre le pouvoir. Cela nous amène à nous demander comment le Colonel Doumbouya pourrait accepter le projet d’Amadou Diaby.
Dans ce contexte, il est essentiel pour la Guinée de comprendre les implications politiques de cette candidature et d’éviter un éventuel différend entre les deux pays. Aujourd’hui, les membres statutaires regroupés au sein du collectif appelé G47 sont prudents à cet égard et s’efforcent de tout faire pour préserver la stabilité du pays. Les dés sont désormais jetés, et le régime de Conakry doit examiner cette approche afin de mener la transition dans la sérénité.